Influences Rôlistes #1 - Donjon & Dragons Boîte Rouge

(En 2018 j'avais entamé une série de billets sur Facebook présentant les jeux qui m'avaient le plus influencé. Je n'ai jamais terminé cette série. Je me suis dit que c'était une occupation comme une autre en ces temps introspectifs, donc voici cette série, révisée et complétée.)
 






C'est facile de ne pas lister l'ancêtre dans nos influences, parce qu'on s'en est tous tellement éloigné et tout ça. Mais le fait est que mon premier jeu était D&D boîte rouge (je ne sais pas quelle version exactement, désolé), maîtrisé par Axel un Samedi après-midi de 1982 (je crois). Je me souviens encore de mon personnage, un Nain. Il a survécu jusqu'au niveau 3 (de mémoire).

Cette première séance a allumé une mèche qui brûle encore, et si je dois en tirer un héritage, c'est tout simplement l'amour du Dungeonverse (que je suis en train de détourner allègrement dans Donjon & Cie), cette idée que des aventuriers intrépides explorent des souterrains improbables pour combattre le mal, s'enrichir et se donner des frissons.

J'ai peu de souvenirs de nos premières aventures, mais plusieurs choses me sont restées : d'abord l'idée qu'aucun d'entre nous n'était attitré au rôle de MJ ; dès ma troisième ou quatrième partie je me suis retrouvé derrière le paravent. Je n'ai pas le souvenir que ç'ait été particulièrement difficile (même si ça devait être nullissime selon mes standards d'aujourd'hui). Rapidement aussi, nous avons basculé sur des campagnes maison auxquelles nous intégrions au gré de nos envies des scénarios du commerce. Je me rappelle d'une campagne dans laquelle un mage puissant nous avait réduit à des tailles minuscules puis enfermés dans une boîte pour voir si nous parviendrions à nous en sortir ; de plusieurs campagnes visant à empêcher l'un ou l'autre des archi-démons ou diables à s'incarner sur terre (et d'une initiée par Philippe où nous libérions le démon par accident dès la première partie... Oooops...)

Bien sûr, on a aussi longtemps traîné l'héritage mécanique de D&D. Certains comme une madeleine de Proust, d'autres comme un boulet. De D&D j'ai vite basculé à AD&D dans les années 80, dépensant mon argent de poche aussi vite que possible à l'acquisition de plein de modules que j'ai revendus par la suite, puis regretté d'avoir revendu : la trilogie de scénarios dans le désert (I3-I5 de mémoire), les deux premiers Ravenloft, Isle of Dread... Mes souvenirs de ces modules sont sans doute meilleurs que les modules eux-mêmes.

Vers 1987-88 j'ai complètement abandonné D&D et consorts. Ce n'est que lors de la sortie de la 3ème édition que dans le plus pur style Blues Brothers on a "refondé le groupe" pour une campagne qui de satisfaisante au départ c'est avérée avec le temps de plus en plus pesante, parce que la mécanique était lourde, même pour l'époque. C'est d'ailleurs de cette campagne que j'ai extrait un proverbe qui m'accompagne toujours : "L'intelligence des joueurs est inversement proportionnelle à la puissance des personnages." C'est cette campagne qui a constitué ma première narration écrite, toujours disponible en Français sur ENWorld.

Après la fin malheureuse de cette campagne par abandon du MJ, j'ai de nouveau décroché complètement de D&D jusqu'à la sortie de la 5ème édition en 2015. Quelques parties à Shanghaï m'ont permis d'apprécier le travail fait pour cette nouvelle mouture, mais aussi de comprendre que la mécanique D&D est définitivement trop pondéreuse pour moi. J'ai basculé vers l'OSR pour mes explorations du Dungeonverse.

Mais l'ancêtre réside toujours en moi, et je lui dois beaucoup.

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