(Ce billet a initialement été publié sur www.hu-mu.com le 7 Octobre 2013)
When Giants Walked the Earth donc est, vous l'aurez compris vu l'image ci-dessus un bouquin qui raconte l'histoire de Led Zeppelin, le plus grand groupe de rock des années 70, sinon en qualité (ça reste à chacun de juger) mais du moins en notoriété et en succès commercial. Vu l'influence de Led Zep sur la suite de l'histoire de la musique et malgré le fait que je ne connaisse pas le catalogue de Page, Plant et les autres sur le bout des doigts loin de là (j'ai longtemps eu du mal avec la voix de Plant), le sujet me paraissait intéressant.
Pour l'essentiel, j'ai lu ce bouquin comme un roman, et à quelques passages près, il s'avale vraiment comme ça. Très dur de lâcher la chose. Les exceptions (autant évacuer les points négatifs tout de suite) ce sont quelques passages à la première personne, des sortes de narration imaginées sur base de déclarations réelles des cinq protagonistes clés de l'affaire à savoir Page, Plant, Jones, Bonham et Peter Grant, le manager du groupe qui s'il n'a eu que peu d'influence sur le côté musical de la chose a par contre contribué très largement à la résonance planétaire du groupe. Ces passages sont peu crédibles et cassent la lecture. Heureusement, ils sont courts et s'ils sont assez nombreux au début, ils s'espacent petit à petit.
L'autre point noir, c'est un passage d'une dizaine de pages au début de la deuxième partie du bouquin où, sous couvert de nous expliquer l'obsession de Page pour Aleister Crowley, Wall se sent obligé d'en faire des tartines sur l'occultiste. Il a visiblement bossé son sujet, mais c'est chiant comme la mort et ça n'apporte absolument rien à l'histoire du groupe.
Ceci mis à part donc, l'histoire de When Giants Walked the Earth est celle de l'ascension fulgurante d'un groupe qui malgré des critiques sévères dès ses débuts devient presque du jour au lendemain un phénomène musical au succès extraordinaire, atteignant son zénith à la fois en termes de succès et de créativité en moins de 4 ans (et autant d'albums studios) avant d'entamer une lente déchéance qui mène au point final de l'histoire, la mort ignominieuse de John Bonham en 1980. En chemin, des accidents presque mortels, la mort d'un des enfants de Plant, le sexe, la drogue, le bruit et la fureur.
Le bouquin poursuit sur quelques chapitres pour raconter plus succinctement les carrières des trois survivants par la suite, la carrière solo de Plant, le travail de studio de Jones et Page qui n'arrive pas à tourner la page (sans mauvais jeu de mot). Publié en 2009, il raconte le concert réunion à Londres avec Jason Bonham et les attentes qu'il suscite, mais n'inclut pas la carrière relancée de John-Paul Jones avec Them Crooked Vultures. Lui, visiblement, a compris que Led Zep était bel et bien mort.
Bref, un excellent bouquin avec quelques lourdeurs, génial pour vous plonger dans le monde furieux et pervers d'un groupe de rock dans les années 70, intéressant même pour les rôlistes qui voudraient, façon Armageddon Rag, passer du rock à l'occultisme par la passerelle Crowley.
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