J'ai pioché Orcs dans la BD-thèque d'une amie. Une combinaison de facteurs: j'avais entendu parler des romans de Nicholls, et c'est dans une collection (Bayou) qui comporte plutôt de bonnes choses. Et puis le concept n'était pas inintéressant a priori: les Orcs sont les méchants omniprésents du genre fantastique, caricaturalement sauvages. Leur vie est la représentation de la phrase de Hobbes (le philosophe, pas le tigre en peluche): bestiale, brutale et brève. Il y avait donc certainement matière à les faire sortir de la caricature.
Malheureusement, Nicholls ne fait rien de tel dans Orcs: ses orcs sont bels et bien bestiaux et brutaux, et leur vie on ne peut plus brève. Ce sont les autres, et en particulier les hommes qui sont caricaturés en retour: ils sont vicieux, fanatiques, manipulateurs, mesquins, sanguinaires, sadiques, j'en passe et des meilleures. Le propos, en bref, c'est que si les orcs sont comme ils sont, c'est la faute des humains. Non seulement ce n'est pas la révolution de concept promise, mais c'est d'une pauvreté affligeante. De la fantasy de bas étage qui satisfera les amateurs de grosse baston, et basta.
Comme quoi on peut partir d'un concept intéressant et original (autant que puisse l'être un tel "retournement des poncifs") et foirer complètement son coup. Bon, j'imagine qu'il y a des fans, sinon il n'aurait pas sorti six romans et une bande dessinée, mais après tout il y a des fans du Drenaï de Gemmell qui ont lu avec plaisir le même livre onze fois...
Bref, Orcs c'est juste mauvais. Ca peut divertir quelques temps aux toilettes, mais c'est bien le tout.
(Ce billet a été initialement publié sur www.hu-mu.com le 13 Mars 2014)
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