Moon over Soho de Ben Aaronovitch



Moon over Soho est le second roman de Ben Aaronovitch avec pour personnage principal le PC Grant, policier de la Metropolitan Police de Londres et apprenti magicien. Il fait suite à Rivers of London qui m'avait enthousiasmé. Il est publié en Français sous le titre Magie Noire à Soho.

Le second bouquin d'une série est toujours une étape compliquée à franchir, surtout quand le premier a été un succès. La tentation de refaire le même bouquin est forte, et souvent la déception est au rendez-vous. Mais Aaronovitch, qui est scénariste avant d'être auteur comprend (comme le fond les bons MJ) l'importance d'en garder sous le pied. Son second roman continue donc d'explorer l'univers truculent qu'il a créé, ce mélange de polar et de magie ancré dans l'histoire de la ville de Londres, la grande, mais surtout la petite.

Du coup, un peu comme pour le premier tome, l'intrigue tient à peu près la route, mais ne casse pas trois pattes à un hanneton. Et on s'en fout un peu, pour tout dire: ce n'est qu'un prétexte à nous faire découvrir ce Londres voilé, mystérieux et magique, à tous les sens du terme. Même si les motivations des personnages restent à peu près cohérentes, c'est quand même pas du béton armé. En particulier, si le démarrage du bouquin traite superficiellement des conséquences des évènements qui clôturaient le premier épisode, ce n'est pas follement convaincant. Mais encore une fois, le ton est léger, et on attend du coup pas un réalisme à la Harry Bosch (celui des bons crus).

Cette fois-ci on est confronté à deux intrigues à la fois: d'une part une série de morts suspectes parmi des musiciens de jazz de la capitale Anglaise qui touchent Grant d'assez près puisque son père est un ancien jazzeux et qu'il connaît donc le milieu. La nature surnaturelle de ces décès n'est pas avérée, mais Grant s'obstine, convaincu qu'il y a anguille sous roche. D'autre part, une mort atroce et pour le coup visiblement liée à la magie, sur laquelle Grant est sommé d'enquêter puisque son commissaire et mentor est alité suite à des blessures subites dans Rivers of London. Au final, les deux intrigues se recoupent, et les révélations élargissent le spectre du monde surnaturel que nous dévoile Aaronovitch par petites touches.

Comme pour le premier, il ne faut pas attendre de grandes prétentions littéraires à ce Moon over Soho, mais c'est toujours aussi fun et débridé, tout en tenant à peu près la route. La plume est légère, l'érudition à la fois précise et teitée de culture geek, bref, c'est un excellent moment de détente et bourré d'idées bien pensées pour du fantastique urbain contemporain.

Je réfléchis d'ailleurs à une adaptation transposée à Paris, peut-être en utilisant des bouts de Mage.

(Ce billet a été initialement publié sur www.hu-mu.com le 9 Janvier 2013)


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